Encore et encore
Ce que je réécoute
Récemment, quelqu’un m’a prêté une voiture avec un lecteur CD, quelle chance! Ça m’a permis de déterrer mes vieux disques et de faire un plongeon musical dans mon passé.
J’ai d’abord mis Cabrel. Et oui, je suis une fan depuis bien longtemps et bien que mon album préféré soit “Samedi soir sur la terre”, la chanson “Encore et encore” est dans mon top 20. Fille de mots que je suis, c’est sa prose qui me touche à chaque fois.
D'abord vos corps qui se séparent
T'es seule dans la lumière des phares
T'entends, à chaque fois que tu respires
Comme un bout de tissu qui se déchire
Et ça continue, encore et encore
C'est que le début, d'accord, d'accord
Six lignes et on a une histoire. J’adore! Cette chanson me replonge dans mes années de cégep, à 19-20 ans, où l’amour est déchirant, passionné, inoubliable. Heureusement, on ne meurt pas d’une peine d’amour, mais en cas de besoin Cabrel a les mots pour nommer ce qu’on ressent.
Ensuite, j’ai mis Cohen, “I’m your man”.
Évidemment. Un CD usé tellement il a roulé dans mon discman sport jaune et noir. J’ai pu savouré la très excellente “Everybody knows”, malheureusement encore trop d’actualité bien qu’elle ait été écrite au milieu des années 80. Cohen, c’est ma soeur aînée qui me la fait découvrir à l’adolescence. Et depuis, il ne m’a pas quittée.
J’ai eu la chance de le voir à Montréal lors d’un de ses derniers concerts dans sa ville natale. Juchée au balcon de la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des arts de Montréal, j’ai savouré chaque instant. J’ai souri quand il s’est adressé à la foule en français et pleuré quand il a chanté “Take this waltz”. J’avais dansé avec mon mari sur cette chanson en 2002. Au concert, en 2008, je venais de me divorcer. Leonard a continué de m’insuffler sa sagesse et sa poésie a guéri mon coeur meurtri. De nouveau en couple depuis plus de 15 ans, j’apprécie désormais la profondeur de sa chanson “A thousand kisses deep” de l’album “Ten new songs”.
Avant de remettre le véhicule emprunté, j’ai inséré “Graceland” de Paul Simon. Dès les premières notes j’ai été plongée en 1996. J’étais allée faire un tour chez HMV (un magasin de disques) et comme j’aimais Simon and Garfunkel le vendeur m’avait recommandé ce projet solo datant d’une dizaine d’années. Cet album a été la trame sonore de mon entrée à l’université et surtout mon arrivée à Montréal en appartement. Je marchais le soir, écouteurs jaunes à fil dans les oreilles et les musiques inspirées des rythmes africains berçaient ma solitude.
Tentant en plus de me remettre d’une peine d’amour je me sentais pleinement concernée par ces paroles “Losing love is like a window in your heart, everybody sees you are blown apart, everybody feels the wind blowing.” Rien de mieux que des paroles tristes pour guérir un coeur meurtri!
J’avais aussi dans mon étui à CD Vigneault, Janis Joplin, Etta James, Vaya con Dios et quelques trames sonores de film dont Pulp Fiction et Roméo et Juliette. Je vous conterai d’autres histoires autour de ces CD une autre fois!
Et vous, dans un lecteur CD vous mettez quoi?



