Il y a plusieurs années j’ai fondé une compagnie avec mes deux soeurs. C’était un projet exaltant qui nous tenait toutes trois à coeur. J’avais décidé de m’inscrire à un groupe de réseautage afin de partager notre mission et élargir ma liste de contacts. Quelques jours avant la première rencontre j’ai eu une crise panique : j’ai appelé mes soeurs en pleurs parce que je ne savais pas quoi porter à la rencontre!
Mes soeurs m’ont rassurée, nous avons convenu d’une tenue et personne n’a critiqué mes habits le jour venu! Ou s’ils l’ont fait, personne ne l’a mentionné à voix haute.
La semaine dernière, j’ai reçu les propositions finales pour la couverture de mon livre. Angoisse totale! J’ai demandé l’avis de quelques personnes et toutes avaient une opinion valide. Je me sentais comme une girouette ballotée par le vent, ma tête oscillant selon les commentaires.
Finalement, je suis retournée en moi-même. J’ai respiré un bon coup et j’ai choisi. Avec mon coeur. Mon choix ne fera sûrement pas l’unanimité. J’apprends à lâcher prise sur mon désir de plaire à tous. J’apprends surtout à me faire confiance.
Mes épisodes “girouette” m’offrent toujours de grandes leçons.
Je n’angoissais pas pour mes vêtements, ni pour ma couverture de livre, mais plutôt parce que j’allais présenter au monde un projet qui me tenait à coeur. En fait, ce choix lié à quelque chose de superficiel cache la crainte que ce que j’aie à proposer ne plaise pas ou ne soit pas reçu comme je le voudrais. Et…
JE N’AURAI PLUS LE CONTRÔLE.
Aïe. Un grand défi pour moi! J’ai contrôlé au fil du processus tout ce que je pouvais contrôler : l’histoire, les collaborateurs, la mise en page. Au fil du projet me sont venus de grands moments de remise en question. J’ai obsédé (et je focalise encore) sur les détails car je sais au fond de moi qu’une fois terminé, ce roman ne m’appartiendra plus. Comme l’enfant qui grandit au creux de notre ventre, le projet créatif une fois présenté au monde doit vivre de lui-même.
Si vous êtes parent, ou que avez vu grandir des enfants, vous savez que ce n’est pas une mince affaire! Une fois passée l’énervement superficiel, je choisis de m’accrocher aux raisons profondes qui m’ont guidée à faire ce projet.
D’abord, l’amour. J’ai écrit ce livre par amour pour moi. Pour m’aider à guérir un peu de ce désir de perfection qui m’a longtemps retenue. Je l’ai ensuite écrit par amour pour ma fille. Parce que j’avais envie qu’elle connaisse la femme sous mon “déguisement” de maman. Enfin, j’ai poursuivi ce projet pour montrer le chemin à d’autres qui s’attardent peut-être trop souvent à ce qu’ils vont mettre, au lieu d’écouter leur coeur.
Ensuite, pour l’expérience! Ce blogue s’appelle Lab K pour une raison. Je crois que la vie est tellement plus riche quand on se permet d’expérimenter, de savourer le processus, même si parfois il est inconfortable!
Enfin, la création. J’écris parce que je veux honorer chaque jour mon élan de créativité au maximum. J’ai la chance d’avoir un super pouvoir : celui de raconter des histoires et de mettre des mots sur nos ressentis. C’est donc important pour moi d’honorer mon talent et ma créativité de cette façon.
Cela étant dit, je vais sûrement aller magasiner pour le lancement officiel de mon livre, je me connais! Mais, en étant aussi consciente des raisons profondes pour lesquelles j’ai créé ce projet ça me recentre et me permet d’avancer.
Et vous, à quoi vous accrochez-vous superficiellement lorsque vous avez des projets qui vous tiennent particulièrement à coeur?
Pis, tu vas mettre quoi samedi?! 😜 Big congrats on the launch of your book, woman!!! 🙌🏻😘❤️
Toujours à propos et touchant Karine!