Il y a quinze je suis devenue belle-mère. Et, un peu par la bande, le titre de marâtre est apparu. Il faut dire que Disney a nui grandement à la réputation de toutes ces mères qui s’occupent d’enfants qu’elles n’ont pas mises au monde. La belle-mère de Blanche Neige voulait la tuer et celle de Cendrillon la prenait pour une esclave, wow ça nous fait une belle jambe!
Maintenant que j’ai chaussé les souliers depuis longtemps et qu’ensuite je suis devenue mère, ma réflexion sur cette situation est multidimensionnelle.
Je vous rassure, aucun enfant n’a été maltraité à travers les années, même si l’envie était parfois forte!! Comme j’ai été belle-mère avant de devenir mère, je me sentais coupable d’éprouver certains sentiments négatifs à l’égard de mon beau-fils. La culpabilité a diminué quand j’ai réalisé que ma fille pouvait me taper autant sur les nerfs que son frère!
Blague à part, il n’est pas toujours évident d’entrer dans la vie d’un enfant sans le bousculer. J’ai probablement traumatisé mon beau-fils à quelques reprises avec mes exigences, ma cuisine presque aussi mauvaise que la pomme offerte à Blanche-Neige (ma pâte à pizza sans gluten était particulièrement mémorable pour plein de mauvaises raisons) et l’ajout dans leur demeure de multiple paires de souliers!
Ce que je reproche aux histoires de Disney c’est de ne montrer que le mauvais côté de ces femmes. Jamais on a eu leur point de vue sur la situation. Peut-être, comme moi, ont-elles eu de la difficulté à trouver leur place au départ, dans une dynamique familiale déjà installée? Peut-être ont-elles trouvé difficile l’attachement à un enfant qu’elles n’ont pas connu dès son plus jeune âge? Peut-être que leur méchanceté apparente cachait la peur d’être rejetées?
Je ne sais pas pour elles, mais pour moi devenir belle-mère a été un immense apprentissage vitesse grand V. Apprendre à considérer les besoins de quelqu’un d’autre avant les miens. Apprendre à connaître ce jeune humain dont la façon de concevoir le monde est si différente de la mienne. Apprendre à communiquer avec mon conjoint de ce sujet, qui plus souvent qu’autrement, était épineux entre nous.
Comme cette histoire est racontée de mon point de vue je ne sais pas si je suis du club des “bonnes” belles-mères ou si mon beau-fils considère que je suis une marâtre. Si je me fie à ma fille, ça dépend des jours!
Étant une étudiante de la vie, je peux dire avec certitude que mes deux enfants (oui, désormais je le considère comme mien) ont été de merveilleux professeurs! J’ai grandi comme mère, et comme humaine, grâce à eux. Mon côté marâtre est désormais utilisé en alternance avec les autres parties de moi et surtout, j’ai mis à jour l’image interne que j’avais de la belle-mère : une humaine qui fait son possible. Avec ses défauts, ses qualités, ses bonnes intentions et sa maladresse.
À quand cette version du film sur Disney?